Ça me fait plaisir que vous me le demandiez. Ça me permet d'expliquer pourquoi je dois refuser.
On me le demande régulièrement depuis un moment. De "copier". De faire "à la manière de". C'est bien parfait, ça me donne un sujet pour alimenter ce petit blogue un peu désuet.
Oui, je suis tout à fait capable de vous faire Winnie the Pooh sur une tasse. Le Petit Prince sur un verre. Ou le bel oiseau coloré que votre meilleure amie a peint sur la toile qui trône dans votre salon, qui serait si beau pour Noël 2016 dans un plat de présentation.
Mais je ne le ferai pas.
Deux raisons pour ça :
D'abord, illustrations, personnages et dessins de tout acabit sont protégés par des droits d'auteur. Dans la vie de tous les jours de presque tout le monde, ça n'a pas d'incidence. C'est pas un sujet aussi facile et divertissant que le cocktail du vendredi soir, je vous l'accorde. Beaucoup de personnes non mal intentionnées vont utiliser, imprimer, même revendre, dans l'ignorance. Mais dans ma vie hebdomadaire d'artiste, ça a plus que beaucoup d'importance. Chaque contrat d'illustration que je rédige et signe avec le client a une section dédiée aux spécifications des droits que je possède sur mon oeuvre. Je ne vais donc pas me mettre à faire les contours d'Olaf sans crisper. Même si la corporation au beau château ne le saura probablement jamais. Je ne veux pas qu'on me le fasse, alors je ne ferai pas aux autres. Grands ou petits.
Certains dessins, comme dans le domaine littéraire ou musical, ne sont plus attachés à des droits parce que leur auteur est décédé depuis plus de 50 ans et on dit alors qu'ils font partie du domaine public. C'est le cas de Shakespeare. (Mais le petit ourson jaune lui, a été récupéré sous une grande bannière, puisque les droits de Monsieur A.A. Milne ont été vendus par sa succession.)
C'est compliqué.
Mais moi, je vais vous faire ça super simple:
Droits d'auteur ou non, j'aime pas ça faire de la copie.
Moi, ce que je veux, c'est que MES lignes entrent dans votre armoire de cuisine. Copier ne lance pas mon nom ni ma créativité dans la bonne direction. Dès le départ de cette grande aventure de petite carrière, j'ai fait le choix de ne JAMAIS copier un modèle pré-existant. Qu'il soit de vous. Qu'il soit de mon voisin. Qu'il soit de Tex Avery ou d'un auteur anonyme. "M'inspirer de" me fera plaisir, si vous comprenez que si vous m'appelez moi, c'est pour avoir du Eolie. Pas du "comme l'autre". Pas du champêtre ou un autre style qui ne sort juste pas de ces doigts-là.
Oui, je vais perdre quelques commandes par année, mais pas un soupçon de mon plaisir ni de mon intégrité.
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