Il y a un an, j'évoquais l'épisode de l'amygdalite. Aujourd'hui, je termine cinq semaines d'arrêt de travail pour un autre truc en "ite" qui a franchement dégénéré. Et m'a offert une leçon de vie que je ne dois pas oublier.
Je croyais de nouveau souffrir d'une amygdalite, mais en moins aiguë. Mais un mardi matin 4 février, le virus a soudainement migré dans l'oreille gauche et la douleur est rapidement devenue insupportable. Mon tympan s'est perforé durant la nuit. J'ai vu mon médecin de famille, j'ai eu des antibiotiques, mais j'avais l'impression que ça ne guérissait pas bien. Une semaine plus tard, j'entrais dans le bureau d'un ORL, me glissant dans son agenda plus rapidement que prévu pour cause d'annulation. Certaines personnes ne sauront jamais à quel point elles ont fait une différence.
J'étais assise devant le médecin sur un banc minuscule, me demandant bien pourquoi j'étais installée si bas, quand je suis soudainement tombée de haut. L'ORL venait de me lancer toutes ses années d'expérience en pleine poire, m'annonçant, sans m'avoir même encore examinée, que mon otite sévère n'était plus le problème, que mes nerfs étaient atteints, que mon visage était en train de paralyser. J'avais évidemment constaté que la pression dans mon oreille causait depuis quelques jours des effets secondaires indésirables, mais je n'étais pas encore arrivée à cet état de conscience.
(Il est intéressant de constater que le déclic fut suffisant pour que mes nerfs faciaux se sentent autorisés à me démontrer, quelques minutes plus tard seulement, à quel point le médecin avait raison. Intéressant après coup, bien sûr. Pas sur le moment.)
Monsieur le Docteur a pris le petit papier qui m'autorisait à le consulter et a écrit trois mots dessus : granulome (La lésion tumorale bénigne qui s'était formée dans mon oreille à cause de la sévérité de l'infection.), scan et urgent. Ça faisait deux semaines que je ne dormais que quelques heures par nuit. J'ai demandé d'abord un mouchoir et ensuite si je m'en allais en chirurgie. J'ai eu le mouchoir seulement. (Je crois qu'il y a un protocole anti-vocabulaire effrayant dans les cliniques et à l'urgence.) Mais j'avais compris que je n'allais pas m'en sortir avec une semaine de repos et des comprimés plus forts.
Malgré le flou, j'avais très bien saisi que mon chéri et mes enfants allaient devoir se passer de mes services pendant un petit moment et ça m'a fait suer. J'ai effectivement été opérée le soir même par une jeune chirurgienne super dynamique qui me suit toujours et à qui j'ai envie de dire "Veux-tu être mon amie?", tellement elle est chouette.
Je tiens à remercier vivement ma famille pour leur soutien indéfectible durant les premières semaines de ma convalescence. Nous avons eu beaucoup d'aide et beaucoup de bouffe et je leur en suis très reconnaissante.
Si je me raconte, ce n'est pas tellement pour vous achaler avec mon histoire de bobo. C'est plutôt que je me suis promis de ne pas mettre cet épisode poche dans un tiroir loin-loin dans mon cerveau. Pour que ça fonctionne, je dois laisser des traces. Je ne pourrai pas nécessairement éviter les trucs en "ite" et les autres machins dégueux comme le cancer, mais j'ai saisi l'essentiel. Mon corps ne tient pas le coup en fin d'hiver. J'ai souvent de mauvaises habitudes de sommeil et je ne fais pas assez d'exercices.
J'ai plein de bonnes excuses que j'ai jetées à la poubelle en sortant de mon lit d'hôpital. Mais j'ai gardé mon bracelet, que j'ai accroché dans mon atelier. J'ai encore de la difficulté avec mon ouïe, mais quand je le vois, j'entends très bien la cloche qui dit : " Perds quelques kilos, dors plus et reprends la marche!
Si j'oublie le son de la cloche, faites un détour et venez me donnez une belle grosse claque derrière la tête. Mais par pitié, ne touchez pas à mon oreille!
Je croyais de nouveau souffrir d'une amygdalite, mais en moins aiguë. Mais un mardi matin 4 février, le virus a soudainement migré dans l'oreille gauche et la douleur est rapidement devenue insupportable. Mon tympan s'est perforé durant la nuit. J'ai vu mon médecin de famille, j'ai eu des antibiotiques, mais j'avais l'impression que ça ne guérissait pas bien. Une semaine plus tard, j'entrais dans le bureau d'un ORL, me glissant dans son agenda plus rapidement que prévu pour cause d'annulation. Certaines personnes ne sauront jamais à quel point elles ont fait une différence.
J'étais assise devant le médecin sur un banc minuscule, me demandant bien pourquoi j'étais installée si bas, quand je suis soudainement tombée de haut. L'ORL venait de me lancer toutes ses années d'expérience en pleine poire, m'annonçant, sans m'avoir même encore examinée, que mon otite sévère n'était plus le problème, que mes nerfs étaient atteints, que mon visage était en train de paralyser. J'avais évidemment constaté que la pression dans mon oreille causait depuis quelques jours des effets secondaires indésirables, mais je n'étais pas encore arrivée à cet état de conscience.
(Il est intéressant de constater que le déclic fut suffisant pour que mes nerfs faciaux se sentent autorisés à me démontrer, quelques minutes plus tard seulement, à quel point le médecin avait raison. Intéressant après coup, bien sûr. Pas sur le moment.)
Monsieur le Docteur a pris le petit papier qui m'autorisait à le consulter et a écrit trois mots dessus : granulome (La lésion tumorale bénigne qui s'était formée dans mon oreille à cause de la sévérité de l'infection.), scan et urgent. Ça faisait deux semaines que je ne dormais que quelques heures par nuit. J'ai demandé d'abord un mouchoir et ensuite si je m'en allais en chirurgie. J'ai eu le mouchoir seulement. (Je crois qu'il y a un protocole anti-vocabulaire effrayant dans les cliniques et à l'urgence.) Mais j'avais compris que je n'allais pas m'en sortir avec une semaine de repos et des comprimés plus forts.
Malgré le flou, j'avais très bien saisi que mon chéri et mes enfants allaient devoir se passer de mes services pendant un petit moment et ça m'a fait suer. J'ai effectivement été opérée le soir même par une jeune chirurgienne super dynamique qui me suit toujours et à qui j'ai envie de dire "Veux-tu être mon amie?", tellement elle est chouette.
Je tiens à remercier vivement ma famille pour leur soutien indéfectible durant les premières semaines de ma convalescence. Nous avons eu beaucoup d'aide et beaucoup de bouffe et je leur en suis très reconnaissante.
Si je me raconte, ce n'est pas tellement pour vous achaler avec mon histoire de bobo. C'est plutôt que je me suis promis de ne pas mettre cet épisode poche dans un tiroir loin-loin dans mon cerveau. Pour que ça fonctionne, je dois laisser des traces. Je ne pourrai pas nécessairement éviter les trucs en "ite" et les autres machins dégueux comme le cancer, mais j'ai saisi l'essentiel. Mon corps ne tient pas le coup en fin d'hiver. J'ai souvent de mauvaises habitudes de sommeil et je ne fais pas assez d'exercices.
J'ai plein de bonnes excuses que j'ai jetées à la poubelle en sortant de mon lit d'hôpital. Mais j'ai gardé mon bracelet, que j'ai accroché dans mon atelier. J'ai encore de la difficulté avec mon ouïe, mais quand je le vois, j'entends très bien la cloche qui dit : " Perds quelques kilos, dors plus et reprends la marche!
Si j'oublie le son de la cloche, faites un détour et venez me donnez une belle grosse claque derrière la tête. Mais par pitié, ne touchez pas à mon oreille!
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