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La Part Obscure.

Une grande partie de mon travail consiste à créer un lien entre le client et mon art.  À lui démontrer qu'il a raison de me faire confiance, bien que je ne sois pas une artiste reconnue.  Que non seulement je vais livrer à temps, mais que je vais livrer quelque chose d'unique, qui répond autant à son besoin qu'à son désir d'être étonné. 
C'est la part obscure et troublante, dirons-nous, du travail de l'artiste qui planche solitairement dans son petit atelier tranquille.  C'est vrai.  Mais si je jette un coup d'oeil sur mes dernières transactions, je constate que j'arrive assez bien à enfiler le costume de la femme d'affaires convaincante.  Et je me rends compte, à cause de, non pas un, mais deux incidents à caractère social qui me sont arrivés dans les derniers jours, que, même si j'haïs ça avoir "à me vendre", ce n'est, au fond, certainement pas plus compliqué que d'avancer tous les jours dans le vrai monde.  Les paramètres sont même souvent plus simples.


Quoi.  Combien. Pour quand.


Je vais donc tenter d'arrêter de m'en faire avec la part publique de ma profession.  Et mettre l'accent sur mes capacités à sortir de mon atelier en gérant ma vraie part obscure.  Celle de la moi-artiste un peu sauvage qui oublie parfois qu'elle est aussi une non-artiste dans le grand océan des Autres.

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